C’est un palmarès qui, chaque année, suscite l’attention et les débats. Un classement qui, selon ses auteurs, « met en lumière les pays qui ont pris une longueur d’avance sur le continent dans trois domaines clés : la gouvernance, l’innovation et l’influence ». Sans grande surprise, l’Afrique du Sud conserve la première place, confirmant son statut de puissance régionale aux multiples atouts.
Selon le Jeune Afrique, la place de leader du pays est détaillée : « De fait, l’Afrique du Sud jouit d’une aura singulière. Sa diplomatie n’a pas d’équivalent sur le continent et son appartenance aux BRICS, ainsi qu’au G20 – institution qu’elle préside cette année –, lui confère une place de choix. (…) La nation Arc-en-ciel reste, de loin, la première puissance industrielle d’Afrique, notamment dans des secteurs à forte valeur ajoutée tels que l’automobile ou la chimie. Son économie bénéficie par ailleurs de la richesse de son sous-sol (or, platine, charbon, etc.), tout en s’appuyant sur des infrastructures de classe mondiale qui séduisent les investisseurs internationaux. Seul bémol : la gouvernance, domaine dans lequel une dizaine de pays africains font un peu mieux. »
Les deuxième et troisième marches du podium sont occupées par l’Égypte et le Maroc, deux poids lourds d’Afrique du Nord qui se tiennent dans un mouchoir de poche, selon les termes du magazine panafricain. La dynamique de l’économie égyptienne est principalement soutenue par un secteur du bâtiment en pleine expansion, tandis que le canal de Suez demeure un levier financier et diplomatique de premier plan.
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De son côté, le Maroc consolide sa position de hub commercial, logistique et financier, s’appuyant notamment sur le port de Tanger Med, l’un des plus grands d’Afrique et de la Méditerranée. Ce positionnement stratégique illustre la capacité du royaume chérifien à conjuguer attractivité logistique et ambitions industrielles.
Le classement poursuit son panorama en désignant, de la 4ᵉ à la 9ᵉ place, des pays comme le Nigeria et le Kenya, suivis de près par Maurice, l’Éthiopie, la Tanzanie et le Ghana. Cette diversité illustre la montée en puissance de pôles économiques régionaux, aux trajectoires parfois contrastées mais unis par un même dessein : s’imposer comme des acteurs incontournables sur l’échiquier continental.
Dans ce contexte, la Côte d’Ivoire se distingue en occupant la dixième place. Elle devient ainsi le pays francophone d’Afrique de l’Ouest le mieux classé, confortant son rôle de carrefour économique. Un rôle que ne manquent pas de remarquer les investisseurs américains, dont la présence s’est accrue ces derniers mois.
Au-delà des chiffres et des classements, ce panorama révèle les grandes lignes des mutations en cours sur le continent. L’Afrique du Sud conserve son rang de locomotive industrielle, tandis que l’Égypte et le Maroc affirment la vitalité de l’Afrique du Nord. Dans le même temps, la Côte d’Ivoire incarne l’attractivité nouvelle d’une Afrique de l’Ouest qui entend diversifier ses partenariats au-delà des schémas classiques de l’aide publique.
Cette redistribution des cartes, à l’échelle africaine, reflète l’évolution des rapports de force internationaux. Elle atteste, surtout, de la capacité des économies africaines à capitaliser sur leurs ressources, leur dynamisme démographique et leurs ambitions régionales pour s’affirmer comme des puissances à part entière sur la scène mondiale.