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Cameroun : Le gouvernement réagit face à l’auto-proclamation d’Issa Tchiroma Bakary à la présidence

Le gouvernement camerounais a réagi aux faits survenus lundi 13 octobre 2025 impliquant le candidat Issa Tchiroma Bakary, qui s’est présenté à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Ce dernier a diffusé un message enregistré à partir de son domicile dans lequel il s’est déclaré vainqueur du scrutin avant la proclamation officielle des résultats.

Selon le communiqué de presse publié le 14 octobre 2025, le ministère de l’Administration territoriale du Cameroun, précise que l’acte du candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), Issa Tchiroma Bakary est d’« une extrême gravité » et constitue « une violation » des textes encadrant le processus électoral. Il rappelle aussi que le Conseil constitutionnel demeure la seule instance habilitée à arrêter et proclamer les résultats, conformément à l’article 137 du Code électoral.

En effet, le communiqué a précisé que « le ministre de l’Administration Territoriale dénonce et condamne avec la plus grande fermeté cette imposture et le comportement irresponsable de ce candidat aux abois, qui a été incapable de se faire représenter dans la moitié des bureaux de vote sur l’étendue du territoire national ». Il a ajouté que « le candidat Issa Tchiroma Bakary cherche à perturber le processus électoral qui se déroule normalement », affirmant que « ce candidat véreux tente de mettre en exécution un plan diabolique savamment planifié avec ses réseaux occultes au pays et à l’étranger visant à mettre le Cameroun à feu et à sang. »

Par ailleurs, le ministère souligne également que la Commission nationale de recensement général des votes, dont la composition sera constatée par le Conseil électoral d’Elections Cameroon (ELECAM), entamera prochainement ses travaux avant de transmettre son rapport audit au Conseil constitutionnel.

Lire aussi : Cameroun : Issa Tchiroma Bakary revendique la victoire à la présidentielle avant la proclamation officielle des résultats

« L’ordre public sera assuré, et renforcé »

En outre, le ministre indique que le processus électoral se déroule normalement sur l’ensemble du territoire et qu’il ira à son terme conformément aux dispositions légales. De plus, il ajoute que l’ordre public est assuré, maintenu et renforcé afin de garantir la sérénité du déroulement des opérations électorales.

Selon le communiqué, le scrutin présidentiel du 12 octobre 2025 a été observé par un total de 5.575 observateurs nationaux et internationaux accrédités par le ministère. Ces observateurs étaient déployés dans les dix régions du pays. Leurs rapports, transmis aux services du ministère, indiquent que le scrutin s’est déroulé sans incident majeur. Ils mentionnent toutefois que certaines irrégularités ponctuelles ont été constatées mais ne sont pas susceptibles de modifier les résultats ou d’affecter la sincérité du vote.

Dans ce sens, le ministère rappelle qu’un avertissement avait été formulé le vendredi 10 octobre 2025, lors d’un point de presse, au sujet d’un candidat qui projetait de clôturer sa campagne dans sa région natale par une déclaration de victoire dès la fermeture des bureaux de vote. Selon la même source, les services du ministère affirment que des informations concordantes émanant des autorités administratives faisaient état d’une coordination entre ce candidat et des structures locales et étrangères en vue de publier des résultats en dehors des voies légales.

Dans sa communication, le ministre souligne que « le gouvernement reste déterminé à maintenir l’ordre public et à assurer la protection des personnes et de leurs biens avant, pendant et après le scrutin présidentiel ». Il précise que cette action s’inscrit dans le cadre des directives du président de la République, Paul Biya.

Le ministère conclut en rappelant que seul le Conseil constitutionnel est compétent pour proclamer les résultats officiels de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 et qu’en tout état de cause, la loi sera appliquée.

Issa Tchiroma Bakary a pour sa part dénoncé, dans un message diffusé le mercredi 15 octobre, la « séquestration » de sa représentante régionale à Bafoussam, retenue depuis deux jours au Palais de justice de la ville. Selon lui, cette dernière ferait l’objet de pressions visant à lui faire signer « un procès-verbal falsifié » attribuant la victoire au président sortant Paul Biya. Le candidat soutient que les « résultats réels et incontestables lui accorderaient plus de 80 % des voix » et a appelé les observateurs nationaux et internationaux à « se rendre immédiatement sur place » ainsi que les journalistes à « témoigner de la situation ».

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