La deuxième et dernière semaine de campagne électorale a débuté ce lundi 6 octobre 2025 au Cameroun, marquant l’approche du scrutin présidentiel prévu pour le 12 octobre. Selon les chiffres communiqués par Elections Cameroon (Elecam), l’organe chargé du processus électoral, 8 219 210 électeurs sont attendus aux urnes pour désigner le futur chef de l’État.
Le président actuel Paul Biya, âgé de 92 ans, est candidat pour un huitième mandat consécutif après quarante-trois années au pouvoir. Face à lui, onze candidats ont été retenus par l’organe électoral, parmi lesquels certains ont décidé d’unir leurs forces. Deux d’entre eux ont apporté leur soutien à l’ancien ministre Bello Bouba Maïgari, également en lice.
Sur le terrain, les principaux candidats poursuivent leurs déplacements à travers le pays. Ce dimanche 5 octobre, Issa Tchiroma Bakary, ancien allié de Paul Biya et candidat à ce scrutin, a tenu un meeting à Douala, la capitale économique. Joshua Osih a poursuivi sa campagne dans le Nord, tandis que Cabral Libii s’est rendu dans l’Extrême-Nord. Il reste désormais six jours aux candidats pour mobiliser leurs partisans avant la clôture officielle de la campagne.
Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, poursuit ses activités sans la présence publique de son candidat. Depuis le début de la campagne, Paul Biya n’a pris part à aucun rassemblement, laissant ses proches diriger les opérations, d’après RFI. Selon la même source, plusieurs cadres du RDPC évoquent la possibilité d’une apparition du président à Maroua, dans l’Extrême-Nord, avant le jour du scrutin. La dernière intervention publique de Paul Biya remonte au 10 février, lors de la fête de la Jeunesse.
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En réalité, l’appareil du RDPC s’appuie sur une large mobilisation administrative à l’échelle nationale. Des ministres, secrétaires généraux, présidents de Conseils d’administration et directeurs généraux d’entreprises publiques sont engagés dans la campagne au sein des 360 communes du pays.
De son côté, l’opposition dénonce des obstacles administratifs et des retards dans la communication des informations électorales. Selon RFI, le Social Democratic Front (SDF), dirigé par Joshua Osih, signale que l’organe Elecam « n’a pas encore publié le fichier électoral actualisé ni la liste complète des bureaux de vote ». Louis Marie Kakdeu, directeur de campagne du candidat Osih, explique que la liste disponible date de décembre 2024, alors que de nouveaux bureaux auraient été créés récemment, notamment au cours de ce mois d’octobre. Il estime que ce « manque de transparence » complique la désignation des représentants du parti dans les bureaux de vote et pourrait « influencer la sécurisation du vote ».
Par ailleurs, au 31 décembre 2024, Elecam indiquait sur son site internet un total de 30 357 bureaux de vote répartis sur l’ensemble du territoire national ainsi que dans les 44 missions diplomatiques et postes consulaires. Vendredi 3 octobre, l’institution a annoncé la transmission locale de l’affichage local des listes par commune et de la répartition des électeurs, tout en amorçant la publication progressive de ces données sur sa page officielle.
