Lors du sommet des BRICS, tenu le 7 juillet 2025 à Rio de Janeiro, l’Égypte a plaidé en faveur d’un renforcement de la coopération financière entre les banques centrales des pays membres, avec pour objectif d’accélérer l’adoption des règlements en monnaies locales. Cette proposition a été portée par le premier ministre égyptien, M. Moustafa Madbouli, intervenant au nom du président Abdel Fattah Al-Sissi, dans une session consacrée aux affaires économiques, financières et à l’intelligence artificielle.
En effet, le premier ministre a souligné que le monde traversait une période de crises complexes, marquée par le recul du multilatéralisme. Dans ce contexte, il a jugé urgent de resserrer les liens financiers entre les pays des BRICS, notamment à travers le projet commun de paiements transfrontaliers. M. Moustafa Madbouli a insisté sur la nécessité de rendre opérationnels les règlements commerciaux en monnaies locales, une mesure jugée stratégique pour consolider l’autonomie financière du groupe face aux perturbations mondiales.
Par ailleurs, il a mis en garde contre la détérioration du système international, qui, selon lui, n’arrive plus à répondre aux besoins des pays en développement. Ces pays se retrouvent confrontés à un alourdissement du service de la dette, à une inflation croissante et à des difficultés persistantes d’accès au financement concessionnel, notamment pour les projets d’infrastructure.
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À cela s’ajoutent, selon le premier ministre, les tensions géopolitiques et les conflits, en particulier au Moyen-Orient, qui aggravent des phénomènes tels que l’immigration illégale et les déplacements forcés des populations. Pour l’Égypte, il devient donc impératif de renforcer le système multilatéral, en plaçant l’ONU au cœur de cette dynamique.
Dans cette optique, M. Moustafa Madbouli a évoqué un écart de financement annuel dépassant les 4 000 milliards de dollars pour les pays en développement. Il a souligné le rôle attendu de la Nouvelle Banque de Développement (NDB) des BRICS, qui devrait intensifier ses efforts pour offrir des financements en monnaies locales à des conditions préférentielles.
L’Égypte appelle également à une implication accrue du secteur privé pour renforcer les partenariats économiques dans des secteurs clés comme l’énergie, l’industrie et l’agriculture. Le premier ministre égyptien a salué les efforts de la présidence brésilienne dans l’élaboration de la déclaration sur la gouvernance mondiale de l’intelligence artificielle, la considérant comme une base solide pour une coopération technologique efficace.