Élu président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) pour un mandat de cinq ans, Sidi Ould Tah entend insuffler une dynamique nouvelle à l’institution panafricaine. Le Mauritanien succède ainsi au Nigérian Akinwumi Adesina et deviendra, à compter du 1er septembre, le neuvième président de la BAD, forte d’un capital dépassant les 200 milliards de dollars et d’une notation AAA qui lui confère un statut de partenaire privilégié dans la finance mondiale.
À 35 ans d’une carrière ancrée dans les arcanes de la finance africaine et internationale, Sidi Ould Tah a façonné son expertise dans la gestion du développement. À la tête de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) pendant une décennie, jusqu’en avril dernier, il a marqué les esprits par une expansion spectaculaire de cette institution. Dotée d’un capital de 20 milliards de dollars, la BADEA a connu sous son égide une augmentation de capital de 376 % et la mise en œuvre de la première stratégie décennale de son histoire. Les chiffres sont à la hauteur des ambitions : les approbations annuelles ont été multipliées par douze, les décaissements par huit, et la banque s’est imposée comme un levier crucial dans les domaines des infrastructures, du financement des PME, de la digitalisation et du soutien aux États fragiles.
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Pour Sidi Ould Tah, la présidence de la BAD représente bien plus qu’une consécration personnelle : elle incarne, à ses yeux, l’opportunité de catalyser la transformation économique du continent. « Il s’agit d’améliorer les conditions de vie et les moyens de subsistance, et de faire des rêves une réalité », confie-t-il, résolu à inscrire son mandat sous le sceau de l’efficacité et de l’impact concret. Convaincu du rôle fédérateur de la BAD, il voit dans l’institution un « pont » entre l’Afrique et ses partenaires internationaux, capable de mobiliser des financements d’envergure et d’orienter les priorités vers des secteurs porteurs, de l’énergie aux infrastructures, en passant par la santé et l’agriculture.
Son discours, met en lumière la nécessité de valoriser le capital humain du continent, notamment par la création d’emplois pour les jeunes Africains. « Le potentiel est là, et pour ceux d’entre nous qui souhaitent contribuer à la transformation du continent, la Banque est une plateforme incroyablement puissante pour y parvenir », insiste-t-il. À l’heure où les économies africaines cherchent à renforcer leur résilience face aux chocs exogènes, ce message résonne comme une feuille de route pour l’action.
Le mandat de Sidi Ould Tah s’ouvre donc sous le signe de l’ambition et de la continuité. Fort d’un bilan éloquent, il prend les rênes d’une institution dont le poids financier et diplomatique n’a jamais été aussi stratégique. Dans les prochaines années, la BAD sera appelée à jouer un rôle déterminant dans la consolidation des économies africaines et dans la réalisation des Objectifs de développement durable, en résonance avec les aspirations d’un continent en pleine mutation.