Arrestation de 3181 Tunisiens pour non-respect des consignes de confinement

confinement

Les autorités tunisiennes ont annoncé l’arrestation de 3.181 individus pour non-respect des consignes de confinement total durant la période allant du 18 mars au 20 avril.

Dans le cadre des mesures prises pour faire respecter les dispositions du confinement total dans toutes les régions du pays, il a été procédé au retrait de 52.700 permis de conduire et 53.000 cartes grises, ainsi qu’à la saisie de 4.135 véhicules durant cette période, a précisé le ministre tunisien de l’Intérieur, Hichem Mechichi dans des déclarations à la presse.

D’après lui, les unités sécuritaires ont enregistré durant la même période 2.634 violations aux décisions de fermeture des locaux de commerce.

S’agissant de la spéculation, Mechichi a indiqué que 3.019 infractions ont été relevées,184 personnes interpellées et 600 tonnes de produits subventionnés saisis.

Pour sa part, le ministère tunisien du Commerce a fait savoir que les saisies de produits de contrebande ont atteint un « record incroyable » au cours du mois d’avril. Ainsi, les saisies opérées durant cette période de confinement sont supérieures à laquantité de produits saisis durant toute l’année 2019, a ajouté la même source, précisant que le nombre de contrôles a dépassé les 25 mille, ce qui a permis de constater des violations en tous genres (problème de transparence, violation de l’intégrité des transactions…).

Les saisies concernent en général les produits subventionnés (semoules, pâte,sucre, huile, lait, oeufs..), sans compter les articles paramédicaux, les produits de nettoyage et le tabac, a révélé la même source.

Le ministère a rappelé également avoir pris dans ce sens un certain nombre de décisions portant notamment sur l’arrêt de fourniture de produits subventionnés à certains commerçants, l’arrestation des contrevenants et la fermeture des magasins.

En confinement total depuis le 22 mars, la Tunisie a appliqué à partir du 4 mai un dé-confinement progressif qui s’étale sur trois étapes (4/24 mai, 25 mai/4 juinet 5 juin/14 juillet).

Dans le cadre de cette approche, les autorités tunisiennes ont décidé de rouvrir le 4 juin les mosquées et tous les lieux de culte ainsi que les cafés, les restaurants et les hôtels, après plus de deux mois de fermeture en raison de la pandémie. Les mêmes sources ont ajouté que cette date pourrait être modifiée en cas de reprise de l’épidémie de coronavirus en Tunisie.

Hôtels et restaurants, fermés depuis le 22 mars, rouvriront à 50% de leur capacité d’accueil. Un protocole sanitaire est en cours de finalisation pour détailler les mesures de prévention dans les établissements touristiques.

La levée de toutes les mesures de confinement est prévue le 14 juin, ont ils ajouté, appelant de nouveau au respect des mesures d’hygiène et de distanciation sociale et au port des masques.

Les déplacements entre les gouvernorats restent interdits et des contrôles sécuritaires ont été renforcées pour l’Aïd Al-Fitr.

Les écoles restent fermées jusqu’en septembre: seuls les cours de préparation au bac reprendront fin mai pour un mois. Crèche et garderies rouvriront également fin mai.

Depuis début mars, quelque 1.051 malades de coronavirus ont été officiellement déclarés dont 48 morts, et l’épidémie semble avoir marqué le pas ces derniers jours après des mesures rigoureuses prises par les autorités dès les premiers cas mi-mars.

« Nous n’avons pas perdu du temps et nous avons pris des décisions difficiles,audacieuses et parfois créatives », s’est félicité le chef du gouvernement tunisien Elyes Fakhfakh dans un discours télévisé.

Cette crise a toutefois « dévoilé des problèmes profonds que nous connaissons déjà mais que nous n’avons plus le droit d’ignorer »: « la pauvreté, la fragilité de l’économie et l’épuisement des structures publiques à commencer par celles de la Santé. »Son gouvernement prépare actuellement une révision du budget 2020 et un programme de « réactivation de l’économie » devant être présenté fin juin au Parlement, prévoyant notamment la diminution de la bureaucratie, la numérisation de l’administration, la préservation des emplois et la lutte contre la corruption, a-t-il ajouté.