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Afrique : L’APD mondiale a reculé de 11 points en 10 ans

La part de l’Afrique dans l’aide publique au développement (APD) mondiale a reculé de 11 points de pourcentage en dix ans, selon le rapport annuel de la Fondation Mo Ibrahim publié à l’occasion du Forum Ibrahim Governance Weekend (IGW), qui se tient à Marrakech sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Publié sous le titre « Faits & Chiffres 2025 : Financer l’Afrique que Nous Voulons », ce document révèle une baisse significative des contributions des bailleurs historiques en 2025, confirmant ainsi une tendance plus longue à la diminution des engagements envers l’Afrique.

Le système financier multilatéral actuel ne répond pas aux besoins du continent en matière de financement concessionnel et à long terme, souligne ledit document.

S’agissant de la finance climatique, le rapport note qu’elle est aussi très en-deçà des besoins réels pour l’Afrique. En effet, les besoins du continent en matière de finance climatique se situent entre 1,6 et 1,9 milliard de dollars, alors que l’Afrique reçoit moins de 3% du montant total de la finance climatique affectée aux pays en développement.

Alors que la croissance économique de l’Afrique reste inférieure à sa croissance démographique, la population du continent devrait plus que doubler d’ici 2100, atteignant 3,8 milliards d’habitants, soit 37,5 % de la population mondiale.

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Le rapport estime que cette explosion démographique exigera la création de 20 millions d’emplois supplémentaires par an pour absorber le chômage des jeunes.

Selon ce document, les objectifs de développement durables (ODD) de l’Afrique sont actuellement hors d’atteinte alors que seuls 6% des ODD sont en passe d’être atteints en temps voulu (2030) dans ce continent.

En ce qui concerne la dette publique extérieure de l’Afrique, le document indique qu’elle a presque doublé en dix ans, passant de 349,4 milliards de dollars en 2014 à 690 milliards en 2023. Bien que le continent ne soit pas le plus endetté en valeur absolue, son ratio dette/PIB (24 %) est le plus élevé au monde.

Par ailleurs, la même source soulève que les fuites de capitaux illicites privent l’Afrique d’environ 90 milliards de dollars par an, un montant équivalent à l’APD reçue (74 milliards en 2023).

Le rapport souligne, en outre, que l’Afrique possède certaines des plus grandes réserves minérales du monde, alors que le modèle d’exportation continue de reposer principalement sur des produits de base non transformés ou semi-transformés.

Concernant les sources d’énergie renouvelables, le document indique que l’Afrique est dotée de 60% du potentiel mondial d’énergie solaire tandis que seul 0,01% du potentiel éolien du continent est exploité à ce jour.

Pour ce qui du secteur de la pêche, le rapport souligne que le « potentiel bleu » du continent pourrait représenter jusqu’à 1.000 milliards de dollars par an alors que 98% des côtes africaines, soit 30.000 km, restent encore inexploitées.

Au niveau du secteur agricole, le document précise que 65% des terres arables mondiales non encore cultivées se situent en Afrique.

Le rapport met, en outre, l’accent sur les défis à surmonter en vue d’attirer les investissements dans ce continent, soulignant que l’attractivité des investissements en Afrique est tirée par la croissance forte dans de nombreux pays et secteurs, la forte montée en puissance du nombre de consommateurs (250 millions supplémentaires d’ici 2030, représentant un marché potentiel de 3.000 milliards de dollars) et un secteur privé en plein essor, porté par de jeunes entrepreneurs.

Il ressort aussi de ce rapport que près de la moitié des flux d’Investissements directs étrangers (IDE) restent concentrés dans les cinq plus grandes économies africaines et concentrés sur les secteurs des métaux et des énergies renouvelables.

L’accélération de l’intégration continentale de l’Afrique est essentielle pour tirer profit de ses ressources domestiques et renforcer la résilience face aux défis climatiques et économiques, conclut le document.

Ce rapport est destiné à alimenter les discussions du Forum Ibrahim 2025 qui réunit, du 1 au 3 juin, les principaux acteurs africains et internationaux, venus débattre des défis et des opportunités s’agissant du financement du développement et des défis climatiques du continent africain.

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