Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA) se sont réunis à Bruxelles lors de la troisième réunion ministérielle conjointe, scellant un renforcement stratégique de leur partenariat. Au cœur de cette rencontre, les priorités s’articulent autour de la sécurité, de la prospérité économique et de la gestion commune des flux migratoires, dans un contexte mondial en pleine mutation et marqué par l’adhésion récente de l’Afrique au G20.
Face aux chocs géopolitiques — de la guerre en Ukraine aux tensions commerciales et à la recomposition des alliances —, l’Afrique et l’Europe ont exprimé la nécessité de repenser la gouvernance mondiale. Téte António, président du Conseil exécutif de l’UA, a ainsi souligné : “Si l’on considère l’architecture internationale actuelle, nous sommes d’accord pour dire qu’un changement s’impose en matière de gouvernance mondiale, en particulier en ce qui concerne le multilatéralisme. Certains organes sont importants pour la paix et la sécurité mondiale.”
La réunion de Bruxelles, marquée par la présence de 70 délégations et plus de 50 ministres, a permis de dresser un état des lieux des avancées depuis le sommet UE-UA de février 2022. Dans un climat de coopération, les deux continents ont réaffirmé leur engagement à réformer les institutions internationales, à agir dans le cadre du droit international et à renforcer l’architecture multilatérale pour répondre collectivement aux défis planétaires.
Un appui concret pour la paix et la sécurité
L’UE a mis en avant son soutien aux efforts africains en matière de paix, à travers la Facilité européenne de soutien à la paix dotée de plus d’un milliard d’euros. Plus de la moitié des missions de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) de l’UE sont aujourd’hui déployées sur le continent africain, illustrant la profondeur de l’engagement européen.
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Prospérité partagée et enjeux migratoires
Sur le plan économique, l’UE reste le premier partenaire commercial de l’Afrique, avec des échanges bilatéraux qui ont atteint 467,2 milliards d’euros en 2023. Grâce à des régimes commerciaux préférentiels, plus de 90 % des exportations africaines bénéficient d’un accès en franchise de droits sur un marché européen fort de 450 millions de consommateurs.
Kaja Kallas, vice-présidente de la Commission européenne, a plaidé pour une coopération économique porteuse d’emplois et de prospérité sur le continent africain : “Nous avons également intérêt à ce que l’Afrique connaisse la prospérité, à ce qu’elle crée des emplois et à ce que cela réduise le processus de migration. Nous avons discuté des matières premières essentielles et de la manière dont la technologie pourrait être transférée pour que la prospérité reste en Afrique.”
Ce partenariat commercial s’inscrit dans un cadre plus large visant à transformer les flux migratoires en une dynamique mutuellement bénéfique. Les discussions ont porté sur la nécessité de garantir des voies légales et sûres de migration, tout en s’attaquant aux causes profondes des déplacements forcés, comme la pauvreté et l’instabilité.
Au sortir de cette réunion ministérielle, les participants ont réaffirmé leur foi en une coopération multilatérale efficace et dans la nécessité de réformer les institutions pour mieux refléter les réalités contemporaines. Le dialogue politique et économique entre l’UE et l’UA apparaît comme un levier essentiel pour affronter les défis climatiques, sécuritaires et migratoires.
