Afrique du Sud : Une ONG averti contre la recrudescence de la xénophobie à la veille des élections

Le Centre sud-africain pour l’analyse et le changement comportemental (CABC) a mis en garde, vendredi, contre les sentiments anti-immigration croissants en Afrique du Sud et la propagation de la désinformation, à la veille des élections générales prévues plus tard cette année.

«Les cas de désinformation xénophobe sur les réseaux sociaux liés aux partis politiques illustrent les dangers de la désinformation dans le contexte des élections décisives prévues entre mai et août 2024», souligne un rapport du CABC, une organisation à but non lucratif qui suit le sentiment anti-immigration depuis quatre ans.

Le Centre met en garde qu’une position xénophobe de la part de dirigeants politiques nuit non seulement aux individus et aux communautés, mais a également des répercussions sociétales, économiques et diplomatiques plus larges.

Il a déclaré avoir remarqué cette tendance croissante, qui présente un risque d’induire les électeurs en erreur et de porter atteinte à l’intégrité des élections. «Les Sud-africains doivent être conscients du sentiment populiste à l’égard des étrangers, qui alimente la peur et qui est utilisé pour soutenir un parti politique donnant de fausses promesses», note-t-il.

L’ONG explique qu’un tel sentiment attise la haine et a déjà entraîné des violences et la mort d’étrangers. «Les pertes en vies humaines peuvent être le résultat ultime des campagnes de désinformation. En dehors des élections, nous devons tous veiller à ce que les informations que nous partageons sur les réseaux sociaux ne soient pas préjudiciables ou ne portent pas atteinte aux droits d’autrui», note le rapport.

Il a soulevé des préoccupations concernant l’impact des travailleurs étrangers sur le marché du travail, ainsi les activités criminelles liées aux immigrants illégaux et à la sécurité des frontières.

Les violences xénophobes sont très fréquentes en Afrique du Sud. En 2008, plus de soixante ressortissants africains ont ainsi été tués dans des violences contre des migrants et des réfugiés.

En septembre 2019, de nouvelles violences ont fait de nouveaux plusieurs morts et poussé de nombreux Nigérians à quitter le pays. Durant les dernières années, des milliers de travailleurs étrangers, particulièrement des Zimbabwéens, des Mozambicains et des Congolais, avaient également été contraints de quitter l’Afrique du Sud.