Afrique du Sud: Un dialogue national pour discuter des défis critiques du pays

Un dialogue national sera lancé, le 16 décembre prochain, en Afrique du Sud pour discuter des «défis critiques» auxquels le pays est actuellement confronté, a annoncé jeudi le Vice-président, Paul Mashatile.

L’annonce a été faite lors d’une réunion du mécanisme de compensation du gouvernement d’unité nationale (GNU) formé après les élections générales du 29 mai dernier.

Ce mécanisme, créé tout récemment, a pour objectif de résoudre les désaccords et les conflits politiques au sein du gouvernement d’unité nationale, composé de 10 formations politiques, et principalement entre le Congrès National Africain (ANC) et l’Alliance démocratique (DA).

Les principaux sujets abordés lors de la réunion comprenaient, entre autres, la controversée loi portant modification des lois fondamentales sur l’éducation (Bela) et les défis liés aux coalitions aux niveaux provincial et local.

Tous les partis politiques, les organisations de la société civile, les chefs traditionnels, les communautés religieuses, le patronat et d’autres groupes seront invités à assister et à participer activement à ce dialogue national, a déclaré le Vice-président sud-africain.

Le Congrès national africain a perdu, pour la première fois depuis 30 ans, sa majorité au Parlement en n’obtenant que 40% des suffrages exprimés lors des récentes élections générales. Affaibli lors de ce scrutin, l’ANC était contraint de nouer des alliances avec d’autres partis politiques pour former un gouvernement de coalition.

Toutefois, des divisions sont apparues au sein du nouvel exécutif sur des questions telles que la loi Bela, les coalitions dans les principales villes sud-africaines comme Johannesburg et Tshwane et sur bien d’autres sujets.

L’Alliance démocratique, qui était le premier parti de l’opposition en Afrique du Sud avant le scrutin, a récemment adressé des critiques acerbes au chef de l’Etat et président de l’ANC, Cyril Ramaphosa, concernant ce qu’il qualifie de «mauvaise gouvernance».

La présidente du Conseil fédéral du DA, Helen Zille, s’est montrée, vendredi, mécontente de l’annonce du dialogue national. «Nous avons clairement indiqué, dès le début des négociations du gouvernement d’unité nationale, que le dialogue national doit être une initiative conjointe, planifiée et exécutée par les principaux partenaires de l’exécutif», a-t-elle dit. Elle a déploré le fait que «l’ANC s’en prend unilatéralement, comme d’habitude, comme s’il avait remporté les élections».

Pour sa part, le président de l’Alliance démocratique, John Steenhuisen, a déclaré que son parti «conserve le droit de maintenir sa propre position en matière de politique étrangère», critiquant les positions du Président Ramaphosa.

En réaction, le porte-parole de la Présidence, Vincent Magwenya, a déclaré : «Le Président ne se laissera pas microgérer par la DA dans l’exécution de la politique étrangère du pays».

Pour de nombreux analystes, ces querelles politiques augurent de fissures au sein du gouvernement d’unité nationale, qui pourraient sérieusement affecter son rendement et son unité.