Afrique du Sud: Ramaphosa devait être tenu responsable du scandale «Farmgate»

Ramaphosa

Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, devait être tenu responsable du scandale «Farmgate» lors de la conférence élective nationale du Congrès National Africain (ANC au pouvoir), prévue en décembre prochain à Nasrec, a indiqué dimanche l’ex-président Jacob Zuma.

S’exprimant lors d’une réunion des partisans du parti à Ethekwini, M. Zuma a déclaré que les participants à la conférence devraient poser des questions à Nasrec sur la dissimulation du vol en 2020 de millions de dollars en devises dans la ferme de gibier de Ramaphosa à Limpopo.

« Si la loi vous trouve avec une certaine somme d’argent en devises injustifiée, elle vous jette en prison. Pourquoi cela ne s’est-il pas produit avec Ramaphosa ?», s’est-il interrogé.

Le chef de l’Etat a nié les accusations de dissimulation et de violation des lois du pays, après le vol présumé de millions de dollars dans sa ferme.

Plusieurs voix s’étaient élevées récemment demandant au Président Ramaphosa de se retirer pour son implication présumée dans l’affaire «Farmgate». C’est le cas de l’ancien Président Thabo Mbeki et de l’actuelle ministre du Tourisme, Lindiwe Sisulu, qui a déclaré dans une interview qu’à la lumière du scandale de Phala Phala, le Président devrait se retirer conformément aux résolutions du Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis 1994.

En réaction, le porte-parole de la Présidence, Vincent Magwenya, a déclaré que les ministres sud-africains qui ont appelé le Président à démissionner devraient au moins faire preuve de «décorum».

Cyril Ramaphosa devait normalement répondre au plus tard le 6 novembre courant aux allégations de destitution examinées par un Panel indépendant chargé d’enquêter sur des accusations criminelles portées contre lui concernant l’affaire «Farmgate».

Le panel indépendant, chargé par le Parlement de déterminer si Ramaphosa a un dossier à répondre concernant les allégations de dissimulation d’un vol de millions de dollars en devise perpétré dans sa ferme privée, a donné aux députés six jours pour soumettre des informations pertinentes concernant cette affaire pour évaluation.

La présidente de l’Assemblée nationale (Parlement), Nosiviwe Mapisa-Nqakula, a nommé l’ancien juge en chef Sandile Ngcobo, le juge Thokozile Masipa et l’avocat Mahlape Sello au panel qui procédera à une évaluation préliminaire de la motion du Mouvement de transformation africaine (ATM) contre Cyril Ramaphosa.

Le chef de l’ATM, Vuyo Zungula, avait présenté une motion demandant à l’Assemblée d’ouvrir une enquête sur la destitution du Président Ramaphosa pour «violation grave de la constitution ou de la loi et faute grave».

Selon cette motion, le Président sud-africain fait face à quatre chefs d’accusation liés à la dénonciation inappropriée du crime et au conflit d’intérêts personnels avec sa position officielle.

Le panel ne pourra que recommander si Ramaphosa doit ou non faire l’objet d’une enquête de mise en accusation, mais la décision finale appartiendra à l’Assemblée nationale.

M. Zungula a déposé la requête après que l’ancien chef du renseignement, Arthur Fraser, a déposé en juin dernier une plainte concernant la dissimulation d’un vol de millions de dollars américains commis en 2020 dans la ferme Phala Phala de Ramaphosa à Limpopo.

Selon la plainte de Fraser, des cambrioleurs s’étaient introduits en février 2020 dans une propriété privée du chef d’État, où ils ont volé des millions de dollars en espèce. La plainte accuse M. Ramaphosa d’avoir dissimulé le cambriolage à la police et l’argent au fisc, d’avoir organisé l’enlèvement et l’interrogatoire des voleurs, puis de les avoir soudoyés pour qu’ils gardent le silence.

Avec MAP