Afrique du Sud : L’opposition exhorte le Parlement à agir contre la corruption dans le pays

Les partis politiques d’opposition en Afrique du Sud ont appelé, mercredi, le Parlement à donner suite aux allégations de corruption contre le ministre de l’Enseignement supérieur, Blade Nzimande, et le Programme national d’aide financière aux étudiants (NSFAS).

Le principal parti de l’opposition, l’Alliance démocratique (DA), a déposé une plainte pénale contre M. Nzimande, arguant qu’il n’a fourni aucune preuve pour contredire les déclarations de l’Organisation de lutte contre l’abus fiscal (OUTA) selon lesquelles il aurait reçu des pots-de-vin d’un prestataire de services de la NSFAS.

Le chef du parti au Parlement, Siviwe Gwarube, a indiqué avoir porté plainte au nom de centaines de milliers d’étudiants qui ont encore du mal à obtenir un financement. «Le Parlement devait s’impliquer. Il ne peut pas simplement rester les bras croisés et laisser passer des allégations de corruption de cette nature grave», soutient-il.

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Le chef du DA, John Steenhuisen, a, lui aussi, déclaré que son parti se mobiliserait sur les campus à travers le pays pour forcer le Président Cyril Ramaphosa à limoger M. Nzimande. « Lorsqu’un ministre commet des actes de corruption ou sape le travail du Gouvernement, c’est de la responsabilité d’un véritable dirigeant de traiter cette affaire de manière décisive », affirme-t-il.

M. Steenhuisen estime de même que le Conseil d’administration du Programme national d’aide financière aux étudiants doit également être déclaré «délinquant», en raison des appels d’offres «corrompus et irrationnels».

« Cette action en justice est conforme aux conclusions de la Commission nationale d’enquête sur la capture de l’Etat, qui a clairement recommandé de déclarer +délinquants+ les membres du Conseil d’administration impliqués dans la capture et la corruption », note-t-il.

Pour sa part, le Freedom Front Plus (FF Plus) a également demandé une réunion urgente de la Commission parlementaire chargée de l’enseignement supérieur, de la science et de l’innovation pour faire toute la lumière sur cette affaire de corruption.

L’affaire a éclaté après que l’organisation Undoing Tax Abuse (OUTA) a divulgué une série d’enregistrements alléguant qu’il existe un système de corruption en cours au sein du département et du Programme national d’aide financière aux étudiants.

Selon OUTA, Nzimande et le président du conseil d’administration du Nsfas, Ernest Khosa, ont reçu des millions de rands en pots-de-vin de la part de prestataires de services qui ont obtenu des appels d’offres de plusieurs millions de rands pour administrer les paiements directs aux étudiants.

Le juge en chef, Raymond Zondo, a récemment déclaré que la corruption en Afrique du Sud a atteint des niveaux inacceptables et érode la capacité de l’Etat à assurer le développement socio-économique du pays.

S’exprimant lors du dialogue national anti-corruption, M. Zondo a indiqué que le gouvernement devait «fermer les robinets des marchés publics» pour lutter contre la corruption qui gangrène les institutions de l’Etat.