Le principal parti d’opposition en Afrique du Sud, l’Alliance démocratique (DA), a annoncé vendredi avoir soumis une motion de censure formelle à l’encontre de la présidente de l’Assemblée nationale, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, empêtrée dans une tempête politique pour des allégations de corruption.
Mapisa-Nqakula devrait officiellement être accusée de corruption ce vendredi pour des allégations selon lesquelles elle aurait reçu plus de 200.000 dollars (4 millions de rands) en pots-de-vin pendant son mandat de ministre de la Défense.
Le parti a déclaré qu’il ne suffisait pas que la mise en cause ait pris un congé spécial au milieu d’une controverse selon laquelle elle aurait reçu de tendres pots-de-vin.
L’opposition au Parlement souhaite que la motion soit débattue avant l’ajournement de la Chambre la semaine prochaine.
Siviwe Gwarube, chef de file du DA, a appelé tous les partis au Parlement à faire pression en faveur du soutien à la motion visant à retirer Mapisa-Nqakula de son poste.
Il a expliqué que les règles parlementaires ne permettent pas à un individu de prendre un congé spécial, ajoutant qu’une telle décision devrait être prise lors d’une séance plénière de la Chambre.
«Prendre un congé spécial est une échappatoire. La mise en cause doit démissionner ou faire face à une motion de censure», a-t-il souligné, ajoutant : «Nous ne pouvons pas avoir un président de l’Assemblée nationale accusé d’allégations aussi graves et qui ne veille pas à ce que l’image du Parlement soit défendue».
Jeudi, un haut responsable au gouvernement a déclaré, sous couvert de l’anonymat, que la présidente du Parlement sud-africain pourrait être arrêtée et inculpée aujourd’hui.
Il a ajouté que Mme Mapisa-Nqakula a accepté de se présenter à un Commissariat de police à Pretoria, où elle sera arrêtée et traduite en justice pour être inculpée.
Mardi dernier, une unité spéciale de police, agissant au nom de l’Autorité nationale des poursuites pénales (NPA), a annoncé avoir perquisitionné le domicile de Mme Mapisa-Nqakula, à Johannesburg, pour des allégations de corruption.
Le raid fait suite à des assertions selon lesquelles elle aurait sollicité et reçu une somme d’argent en espèces auprès d’un ancien entrepreneur militaire au cours de son mandat de ministre de la Défense.
Les accusations portées contre la présidente du Parlement sud-africain auraient été formulées dans une déclaration sous serment soumise à la Direction des enquêtes par Nombasa Ntsondwa-Ndhlovu, le propriétaire de la compagnie «Umkhombe Marine».
Ntsondwa-Ndhlovu avait révélé dans son affidavit qu’elle avait donné des liasses d’argent à Mapisa-Mqakula à 10 reprises entre novembre 2016 et juillet 2019.
L’entreprise de fret et de logistique aurait obtenu, en contrepartie, 210 millions de rands des appels d’offres des Forces de défense sud-africaines (SANDF) en 2019.