Afrique du Sud : Les troubles de juillet, une tentative coordonnée pour déstabiliser le pays

Zizi Kodwa

Les violences et les pillages qui ont eu lieu, en juillet dernier, dans les provinces sud-africaines de Gauteng et de KwaZulu-Natal étaient une tentative soigneusement coordonnée pour déstabiliser l’Afrique du Sud, a révélé jeudi le vice-ministre de la Présidence chargé de la sécurité de l’Etat, Zizi Kodwa.

Intervenant lors d’une réunion du Conseil national des provinces (NCOP) sur les récents troubles civils qui ont secoué le pays, Kodwa a déclaré que les services en charge de la sécurité de l’Etat avaient établi de manière fiable que l’arrestation de l’ex-président Jacob Zuma n’était pas le catalyseur des troubles et des pillages du mois dernier.

«Les services de renseignement ont révélé maintenant que l’arrestation de l’ancien président n’était pas un moteur de mécontentement, mais un événement bien exploité pour déclencher l’instabilité du pays», a-t-il souligné.

Relevant que ces troubles n’étaient pas des incidents isolés, mais bien coordonnés et planifiés, le vice-ministre a indiqué que «ce qui s’est passé ne devrait plus jamais se reproduire dans le pays».

Pour sa part, la ministre de la Défense, Thandi Modise, a déclaré que peu importe le parti auquel les instigateurs étaient affiliés, «l’illégalité et la criminalité sont les mêmes et nous devons les traiter de la même manière».

En juillet dernier, l’Afrique du sud a été secouée par des violences meurtrières et des émeutes sans précédent suite à l’emprisonnement de Zuma. Cette situation a alimenté les tensions raciales notamment entre les sud-africains noirs et la communauté d’origine indienne.

Le gouvernement provincial du KwZulu-Natal a décrété l’état de catastrophe en raison de l’ampleur des dommages économiques et humains causés par les émeutes violentes. Selon des chiffres officiels, l’Afrique du Sud a perdu, lors de ces évènements, plus de 50 milliards de rands (plus de 3 milliards de dollars).

Le bilan humain a été également très lourd, avec pas moins de 330 personnes tuées, notamment à cause des bousculades qui ont eu lieu lors du pillage des centres commerciaux.

Jacob Zuma a été récemment condamné par la Cour constitutionnelle à 15 mois de prison ferme pour outrage à la justice et refus d’apporter son témoignage devant la Commission judiciaire d’enquête sur la corruption.

( Avec MAP )