Des analystes économiques ont émis, vendredi, des doutes quant à la capacité du gouvernement sud-africain à atteindre certains des objectifs qu’il s’est fixés dans le budget à moyen terme d’octobre, notant que l’Afrique du Sud ne sera pas en mesure de se débarrasser de sa note de crédit avant des années.
Selon ces analystes, les risques budgétaires de l’Afrique du Sud demeurent élevés et il faudra un certain temps avant que les agences de notation de crédit puissent évaluer le succès du gouvernement d’unité nationale, récemment formé, dans l’accélération de la croissance.
L’agence de notation de crédit Standard and Poor’s Global devrait réviser, ce vendredi, la note souveraine du pays, déjà fixée à BB- avec des perspectives stables.
Fitch avait, elle aussi, ramené la note de crédit à long terme de l’Afrique du Sud à BB-, avec des perspectives stables, alors que Moody’s a placé le pays deux crans en sous-catégorie d’investissement à Ba2 avec des perspectives stables.
Fitch Ratings a souligné que les perspectives de crédit de l’Afrique du Sud pourraient être relevées si le gouvernement s’en tient à sa trajectoire de stabilisation de la dette telle que décrite dans son plan budgétaire sur trois ans.
Dans ce contexte, les analystes estiment que pour que les grandes agences de notation adoptent une perspective positive, il faudrait des preuves d’une croissance beaucoup plus rapide et de progrès dans la stabilisation de la dette publique du pays, qui a atteint des niveaux alarmants, soit plus de 75% du Produit intérieur brut.
Ils font, à cet égard, constater que les finances publiques du pays présentent encore de gros risques, notant que les prévisions de croissance du pays restent inférieures à celles de nombreux autres pays émergents, le gouvernement s’attendant à une croissance de seulement 1,1 % cette année.
Lors de la présentation devant le Parlement du projet de budget à moyen terme, le ministre des Finances, Enoch Godongwana, a prévu que la dette publique du pays atteindrait un pic de 75,5 % du Produit intérieur brut au cours de l’année jusqu’en mars 2026, soit un peu plus que ses projections de février.
En revanche, l’Agence de notation Fitch s’attend à ce que le ratio dette/PIB augmente au cours des prochaines années, pour atteindre 76,9 % au cours des 12 mois jusqu’en mars 2027.
En Afrique du Sud, la dette et les coûts d’emprunt associés continuent d’augmenter, passant de 317 milliards de dollars (5600 milliards de rands), soit 74,7 % du PIB en 2024, à 385 milliards de dollars, soit 75 % du PIB en 2027, selon le ministre Godongwana.
L’augmentation de la dette et des coûts d’intérêt pose un grand défi pour le gouvernement sud-africain, car elle réduit sa capacité à financer des programmes essentiels de prestation de services.
Avec MAP