Afrique du Sud : Les problèmes de toxicomanie et de santé mentale amplifiés par la covid-19

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Les problèmes de toxicomanie et de santé mentale en Afrique du Sud ont été amplifiés par la crise sanitaire de la Covid-19, ont indiqué lundi des experts sud-africains.

« Les effets de la Covid-19 et des restrictions imposées par le gouvernement ont renforcé les pressions et aggravé les problèmes de toxicomanie auxquels les Sud-africains ont été déjà confrontés depuis des générations, a déclaré Hermant Nowbath, psychiatre spécialisé dans la toxicomanie.

Notant que personne ne savait quel serait l’impact de la pandémie sur la santé mentale lorsqu’elle venait juste d’arriver dans le pays, M. Nowbath a rappelé que beaucoup ont perdu leur emploi, leur famille et leur vie sociale.

« Parfois, les conditions de travail exigeaient de plus longues heures pour un salaire minimum et des changements dans l’environnement, pour n’en nommer que quelques-uns des facteurs perturbateurs qui ont été provoqués par la pandémie« , a-t-il poursuivi.

Il a signalé également que bien que l’Afrique du Sud a atteint son « stade de récupération » de la pandémie avec une baisse importante des infections, l’impact sur la santé mentale semble être loin de ralentir.

« Les impacts persistants signifient que de nombreux enfants et adultes anxieux se sont tournés vers ou ont rechuté dans l’abus de substances psychotropes addictives comme moyen d’oublier la réalité« , a déploré M. Nowbath.

Citant une étude réalisée par le laboratoire Lancet, le spécialiste a fait savoir que l’Afrique du Sud dispose d’un des taux de prévalence des troubles dépressifs majeurs les plus élevées dans le monde, la covid-19 ayant contribué fortement à cette situation.

Pour sa part, la présidente de l’Association sud-africaine des alcooliques anonymes, Varoshini Nadesan, a signalé que les rechutes étaient très sévères dans le contexte de la pandémie, notant que les patients étaient incapables de demander l’aide pendant cette période.

Elle a constaté également que les groupes d’âge plus jeunes étaient plus touchés que les plus âgés, mettant en garde que le fait de ne prendre aucune mesure pour s’attaquer au fardeau des troubles dépressifs et d’anxiété majeurs ne devrait pas être une option.

(Avec MAP)