Les communautés du fameux quartier de Soweto à Johannesburg, devenu symbole de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, continuent de descendre dans la rue pour dénoncer les coupures de courant répétées.
Ces dernières semaines, les habitants ont organisé de violentes manifestations, dénonçant la réduction de la charge, le vol de câbles électriques et les problèmes d’infrastructure, qui ont plongé le quartier dans le noir.
Les habitants ont barricadé plusieurs rues pour exiger le rétablissement de l’alimentation électrique. Dans certains secteurs de Someto, les résidents disent qu’ils n’ont pratiquement pas d’électricité depuis septembre 2024. Depuis lors, la mise en œuvre de la réduction de charge a aggravé leur crise électrique.
«Nous en avons assez de nous réveiller les bras croisés en espérant que le courant sera rétabli. Ces dernières semaines ont été douloureuses», a déclaré Sizakele Mkhize (43 ans).
Pour sa part, Ditsamai Moroka, une mère de 61 ans, a qualifié la situation de «très difficile», arguant que ses enfants venaient de commencer leurs examens et qu’ils ne peuvent pas réviser dans le noir.
En l’absence de la police au début des manifestations du weekend, les associations de taxis de Soweto ont dû intervenir pour garantir le maintien de certains services. D’autres modes de transport public, comme les transports scolaires et les bus, ont dû modifier leurs itinéraires ou abandonner leurs services.
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Si de nombreux habitants pensent que ces réductions sont liées à des déficits de production d’électricité, elles visent en réalité à gérer la capacité du réseau et à prévenir les pannes d’infrastructures dans les zones surchargées, selon des explications de la compagnie publique d’électricité Eskom. La réduction de la charge est actuellement mise en œuvre dans sept provinces du pays.
Le vice-président du Comité de crise de l’électricité de Soweto, Mduduzi Makhubo, a reconnu la frustration des résidents, en imputant clairement la responsabilité à ce qu’il a qualifié d’échec systémique d’Eskom.
La compagnie publique, «techniquement en faillite», produit plus de 80 pour cent de l’électricité du pays à base de charbon. Ses infrastructures vétustes tombent souvent en panne et causent des coupures prolongées du courant.