Le projet de budget 2025 d’Afrique du Sud a été finalement présenté, mercredi au Parlement, après avoir été reporté le mois dernier, à cause de divisions politiques sur une proposition d’augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 2 %.
La TVA augmentera ainsi de 0,5 % cette année, le gouvernement devant combler un déficit budgétaire de 3 milliards de dollars (60 milliards de rands), a déclaré le ministre des Finances, Enoch Godongwana, précisant qu’une nouvelle hausse de 0,5 % serait introduite l’année prochaine, ce qui portera le taux de la TVA à 16 %.
Il a expliqué aux députés que son département a évalué les compromis politiques impliqués, y compris les augmentations de l’impôt sur les sociétés et sur le revenu des particuliers. «L’augmentation des taux d’imposition des sociétés générerait moins de recettes, ce qui pourrait nuire à l’investissement, à la création d’emplois et à la croissance économique», a-t-il dit.
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Les débats sur le budget, initialement prévus le mois dernier, continuent de susciter une vive polémique en Afrique du Sud en raison de désaccords sur la manière de combler un énorme déficit de financement. Alors que les tensions augmentent, la proposition de la hausse de la TVA a provoqué des critiques de la part des partis d’opposition et même du gouvernement d’unité nationale, des groupes de la société civile et des analystes économiques qui mettent en garde contre son impact socio-économique potentiel sur les Sud-africains déjà en difficulté.
Le leader de l’Alliance Démocratique (DA au pouvoir), John Steenhuisen, a déclaré que son parti ne soutiendrait pas le budget national ni aucune augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée à moins qu’elles ne soient introduites temporairement.
S’adressant aux médias en marge de la présentation du budget 2025 à l’Assemblée nationale, M. Steenhuisen a indiqué que le Congrès National Africain (ANC) refusait d’accepter les réformes qui feraient croître l’économie, créeraient des emplois, réduiraient le gaspillage et les impôts dans un délai de trois ans.
«Au lieu de cela, ils ont insisté sur deux augmentations probables et permanentes de la TVA, qui, cumulativement, augmenteront la TVA de 1 % au cours des deux prochaines années», a-t-il déploré, notant que cela entraînerait un appauvrissement des Sud-africains.