Afrique du Sud : Le programme de lutte contre le VIH au bord de l’effondrement (ONG)

Le plus grand programme mondial de traitement du VIH/Sida en Afrique du Sud est au bord de l’effondrement à cause du manque de financement, après la suspension des aides américaines, ont indiqué mercredi des ONG.

Les États-Unis ont brusquement suspendu presque toute l’aide au développement à l’étranger à l’échelle mondiale, y compris le Plan d’urgence pour la lutte contre le sida (Pepfar) et les subventions aux instituts de recherches.

«Nous sommes sur le point d’assister à une vague de nouvelles infections, de maladies et de décès liés au VIH, avec un nombre record d’enfants nés infectés. Nos hôpitaux publics seront encore plus débordés et nos victoires durement gagnées contre la tuberculose seront anéanties», a mis en garde OUT Engage, un centre de santé pour hommes.

En Afrique du Sud, des cliniques gérées par des ONG ont fermé du jour au lendemain, des ruptures de stock d’antirétroviraux ont été signalées et des milliers de travailleurs des programmes VIH ont perdu leur emploi. TAC/Ritshidze, organisme qui supervise le programme VIH, a licencié 75 % de son équipe, alors qu’Anova, un important prestataire de services, a licencié 2 000 employés.

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De plus, 230 000 doses de médicaments injectables à action prolongée qui préviennent la transmission du VIH n’ont pas été distribuées en raison du gel des financements, précise-t-on.

Le retrait des financements américains et l’insouciance du gouvernement sud-africain ont entraîné la destruction des organisations non gouvernementales qui soutiennent le ministère de la Santé dans des domaines critiques, notamment le dépistage, la prévention du VIH, les services adaptés aux populations clés, la réinsertion des personnes ayant interrompu leur traitement dans les soins et le soutien technique.

Grâce au Programme américain «Pepfar», la réponse de l’Afrique du Sud au VIH a fait des progrès monumentaux au cours des deux dernières décennies. 6,2 millions des huit millions de personnes vivant avec le VIH suivent un traitement, alors que l’espérance de vie a augmenté de plus d’une décennie par rapport au pic de l’épidémie de VIH et les nouvelles infections sont passées de plus de 500 000 par an à environ 170 000.

Pepfar, dont l’Afrique du Sud est le principal bénéficiaire, a financé une partie essentielle du système qui maintenait une grande partie de la réponse au VIH, construite autour du système fonctionnel de cliniques de soins primaires du ministère sud-africain de la Santé.

Le pays compte près de 14 % de séropositifs, l’un des taux les plus élevés au monde.