Afrique du Sud: Le gouvernement d’unité nationale incapable de réduire le taux de chômage record de 33% (analystes)

Le chômage en Afrique du Sud ne devrait pas s’améliorer sous le gouvernement d’unité nationale dirigé par le Président Cyril Ramaphosa, la croissance économique étant insuffisante pour créer suffisamment d’emplois, ont indiqué mardi des analystes économiques.

Avec les statistiques de la Banque de réserve sud-africaine (Sarb) indiquant que le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) serait de 1,6 % en 2026, il n’y avait aucun espoir que la coalition de 10 partis formant le gouvernement d’unité nationale, récemment formé après les élections générales du 29 mai dernier, parvienne à réduire le chômage dans le pays d’ici la fin du mandat de l’actuel exécutif en 2029, a déclaré l’analyste politique Sandile Swana.

«M. Ramaphosa va quitter la Présidence sans avoir accompli grand-chose. Tant que le taux de croissance du PIB n’atteindra pas 4 %, on ne pourra pas réduire le chômage», a-t-il souligné.

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Au deuxième trimestre 2024, l’économie sud-africaine a rebondi de 0,4%, après une croissance nulle observée au cours des trois premiers mois de l’année, alors que le chômage a grimpé à 33,5 % et, selon la définition élargie de l’Agence sud-africaine des statistiques qui inclut les demandeurs d’emploi découragés, le taux de chômage a augmenté pour atteindre le chiffre stupéfiant de 42,6 %.

Pour sa part, l’analyste Lukhona Mnguni a déclaré que les principaux partis du gouvernement doivent parvenir à une compréhension politique des inégalités dans le pays et à une réponse politique collective pour y remédier. «Si l’exécutif ne s’attaque pas aux inégalités dans ce pays, il devient difficile de lutter contre tout autre problème, qu’il s’agisse de la violence, du chômage, de la corruption, de la fracture numérique, de l’accès à l’éducation, etc», a-t-il dit.

Idem pour le professeur Bonang Mohale, chancelier de l’Université de l’État libre, qui estime que seule une collaboration plus étroite des entreprises avec le gouvernement d’union nationale permettrait de réduire la crise du chômage des jeunes dans le pays.

«Nous avons besoin de réformes structurelles de l’économie sud-africaine pour stabiliser l’économie, rassurer les investisseurs et créer de nouveaux emplois», a-t-il soutenu.

Oxford Economics Africa a auparavant souligné que l’Afrique du Sud devrait connaître cette année une stagnation économique, en l’absence d’une augmentation des flux d’investissement et d’une amélioration de la demande globale. «Les investisseurs incertains sont de plus en plus réticents à opérer sur un marché sud-africain moins compétitif», a déclaré Jee-A van der Linde, économiste principal chez Oxford Economics Africa, dans une tribune.

Il a expliqué que sans une reprise durable de la demande et une augmentation des investissements, la croissance économique généralisée nécessaire pour stimuler l’emploi et le bien-être ne pourra pas se produire.