Le gouvernement sud-africain devrait combler un déficit de financement de 722 millions de dollars (13,5 milliards de rands) dans le budget si la hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 0,5 point de pourcentage est suspendue, a indiqué lundi le ministre des Finances, Enoch Godongwana.

Le Congrès National Africain (ANC au pouvoir) devrait abandonner sa demande d’augmentation de la TVA dans le budget, suite à l’opposition intense de ses partenaires de coalition au sein du Gouvernement d’unité nationale et d’autres partis politiques.

Cette décision fait suite à une série de réunions entre l’ANC et divers partis, dont l’Alliance démocratique (DA au pouvoir), où il est devenu clair qu’il y aurait peu ou pas de soutien à la hausse de la taxe.

Lire aussi : Niger : “Réaménagement technique” du gouvernement, huit nouveaux ministres nommés

En réaction à cette forte opposition à l’augmentation de la TVA, le ministre a mis en garde que le gouvernement devra soit augmenter sa dette, soit mettre en œuvre des réductions de dépenses pour combler le manque à gagner.

La hausse de la TVA, qui devrait normalement entrer en vigueur le 1er mai, stabiliserait les flux de revenus du gouvernement à court terme, permettant une augmentation des dépenses dans l’éducation, la santé et le remboursement de la dette, qui devraient augmenter à 76,2 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2025/2026, a expliqué M. Godongwana.

L’ANC a pu récemment faire adopter le budget à l’Assemblée nationale avec l’aide de petits partis de la coalition gouvernementale, en dépit de l’opposition des partis de la DA et du Freedom Front Plus qui ont eu recours, par la suite, aux tribunaux pour rejeter le budget.

Lors des négociations engagées durant le weekend pour trouver des solutions à l’impasse budgétaire, plusieurs partis ont réitéré leur opposition à l’augmentation de la TVA, citant des inquiétudes quant à son impact sur la croissance économique et la création d’emplois.

Un responsable de l’ANC, qui participait à la série de réunions avec d’autres formations politiques, a admis que le parti n’avait pas réussi à convaincre les autres de soutenir la hausse de la TVA.

Alors que la hausse de la TVA est probablement abandonnée, l’ANC est désormais sous pression pour trouver des solutions alternatives pour atténuer la crise budgétaire. M. Godongwana devra ainsi élaborer un nouveau plan pour combler le trou de 13,5 milliards de rands dans le budget et cela devrait se produire avant la fin du mois en raison de la réunion du Parlement du 6 mai.

Le porte-parole du Congrès des syndicats sud-africains (Cosatu), Matthew Parks, a salué l’abandon potentiel de la hausse de la TVA, affirmant qu’elle représenterait un fardeau pour des millions de travailleurs déjà aux prises avec la hausse du coût de la vie.