Afrique du Sud : La capture de l’État, un traumatisme national

Afrique du Sud

L’ère de la capture de l’État en Afrique du Sud était un traumatisme national dont les dommages s’étendaient au-delà du pillage des deniers publics, de la tentative de destruction des institutions publiques et de la grande corruption qui a privé le peuple sud-africain de ce qui lui revenait de droit, a indiqué lundi le Président Cyril Ramaphosa.

«Maintenant que nous savons ce qui s’est passé et qui était impliqué, nous devons veiller à ce qu’il y ait réparation, justice et responsabilité et qu’une période aussi honteuse de notre histoire ne se reproduise jamais», a déclaré Ramaphosa dans sa lettre hebdomadaire.

Il a souligné que le comportement immoral, contraire à l’éthique et criminel d’individus égoïstes en position d’autorité a sapé la confiance du peuple dans les dirigeants et les institutions qui sont censés le servir.«Cela a créé un fossé de confiance qui prendra un certain temps à se refermer», a-t-il déploré, notant que la capture de l’État était également une trahison des valeurs de la Constitution et des principes sur lesquels la démocratie était fondée.

Le chef de l’Etat a de même reconnu que la pandémie de la covid-19 et la capture de l’État étaient de graves crises dans la vie nationale du pays. « Nous avons maintenant l’occasion de rompre définitivement avec les excès du passé en construisant une société sans corruption et un État ancré dans l’éthique, le professionnalisme et la capacité qui sert véritablement le peuple sud-africain« , a-t-il soutenu.

La cinquième et dernière partie du rapport final de la Commission judiciaire d’enquête sur la capture de l’Etat a été remise, mercredi dernier, au Président Ramaphosa.

Dans une déclaration aux médias en marge de la cérémonie de remise du rapport final, le juge en chef, Raymond Zondo, a indiqué que la Commission a achevé ses travaux après plus de quatre ans d’auditions de centaines de témoins et des milliers de convocations impliquant des hommes d’affaires, des entreprises publiques et de hauts responsables politiques.

Le rapport très attendu révèle que la corruption était devenue systémique dans toutes les administrations et impliquait de hauts responsables du Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, dont l’ex-président Jacob Zuma.

Avec MAP