La négation du génocide commis en 1994 contre les Tutsis au Rwanda devrait être criminalisée, car elle conduit à un cycle de violences en raison de l’incohérence dans l’application des lois internationales, a indiqué le Haut-Commissaire rwandais en Afrique du Sud, Emmanuel Hategeka.
«Alors que nous sommes unis dans le souvenir, une question urgente se pose devant nous : pourquoi nos promesses de +plus jamais ça+ faiblissent-elles alors qu’une action urgente est nécessaire ?», a déclaré M. Hategeka lors d’une rencontre tenue ce week-end à Pretoria pour commémorer le 30ème anniversaire du génocide des Tutsis.
Il a ajouté que cette inaction flagrante remet gravement en cause l’authenticité de l’engagement mondial contre ce crime contre l’humanité, appelant à une réflexion sur les incohérences mondiales qui marquent les déclarations internationales et les mesures prises sur le terrain pour donner suite à ces engagements.
«Notre devoir moral exige des cadres juridiques solides qui criminalisent la négation du génocide. Ne nous contentons pas de faire écho à des principes, promulguons-les et appliquons-les», a-t-il insisté.
Pour sa part, le directeur de l’information de l’ONU à Pretoria, Masimba Tafirenyika, a exhorté la communauté internationale à être unie contre toutes les formes de haine et de discrimination, «afin que les actes qui ont commencé le 7 avril 1994 ne soient jamais oubliés et ne se reproduisent jamais nulle part».
Le doyen du corps diplomatique en Afrique du Sud et ambassadeur d’Érythrée, Salih Omar, a, de son côté, appelé à tirer les leçons des événements historiques et à mettre en œuvre des mesures concrètes pour garantir que des actes de violence et de cruauté similaires soient évités à l’avenir.
En 1994, le Rwanda a connu un génocide ethnique lorsque des extrémistes hutus et les milices « Interahamwe » ont déclenché une horrible opération de massacres qui a fait plus de 800.000 morts, la plupart des Tutsis et des Hutus modérés.
Ces massacres ont pris fin en juillet 1994, lorsque le Front Patriotique Rwandais (FPR), mouvement rebelle mené par le président Paul Kagame, a pris le contrôle du pays.