Du 29 septembre au 3 octobre 2025, Le Cap, en Afrique du Sud, accueillera l’African Energy Week (AEW) : Invest in African Energies. Ce rendez-vous mettra à l’honneur un thème clé dans les politiques énergétiques africaines : le rôle transformateur de l’intelligence artificielle (IA) dans la relance du secteur énergétique, notamment dans les champs pétroliers matures et les réseaux de distribution d’électricité.
Face à l’épuisement progressif des champs pétroliers historiques du continent, l’IA s’impose comme un catalyseur de productivité et de durabilité. Grâce à l’analyse prédictive et à l’apprentissage automatique, les opérateurs sont désormais capables de maximiser la récupération des hydrocarbures, de prolonger la durée de vie des gisements, tout en améliorant l’efficacité opérationnelle et en réduisant les coûts.
En 2025, le marché mondial de l’IA appliquée à l’industrie pétrolière et gazière est estimé à 3,54 milliards de dollars, avec des projections qui le portent à 6,4 milliards de dollars d’ici 2030. Cette croissance est notamment portée par des acteurs majeurs comme Baker Hughes, Repsol et SLB, qui investissent massivement dans les technologies numériques. SLB a ainsi inauguré en 2025 un Africa Performance Center à Luanda, visant à centraliser l’innovation et l’analyse de performance pour toute la région.
Repsol, de son côté, mène des projets d’exploration intégrant l’IA en Libye, en Algérie et au Maroc. En Angola, l’initiative de production incrémentielle lancée en 2024 a permis à ExxonMobil de réaliser une nouvelle découverte significative : le puits Likembe-01. Cette dynamique est soutenue par une évolution des cadres politiques qui encouragent les investissements technologiques à travers des incitations fiscales et des réformes réglementaires dans le continent.
L’intelligence artificielle au service de l’accès à l’énergie en Afrique
Avec plus de 600 millions d’Africains sans accès à l’électricité et 900 millions privés de solutions de cuisson propres, le continent est confronté à un double impératif : accroître la capacité énergétique tout en réduisant les délais et les coûts de mise en œuvre. L’IA apporte ainsi une réponse à cette équation complexe.
L’optimisation des réseaux électriques traditionnels, la maintenance prédictive, la détection des pannes et la réduction des pertes techniques sont autant de champs où l’IA fait déjà ses preuves. Kenya Power and Lighting Company, par exemple, utilise des algorithmes pour détecter les vols d’électricité et gérer les coupures de courant. Ces outils ont permis une réduction de 30 % des pertes d’énergie. En Afrique du Sud, Eskom exploite le big data et l’IA pour surveiller son réseau national et réduire sa consommation inutile d’électricité.
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L’African Energy Week 2025 promet d’être un moment clé pour l’avenir énergétique du continent. À travers des ateliers techniques, des sessions de haut niveau sur la transformation numérique, la RPE (récupération assistée du pétrole) et l’IA, l’événement réunira décideurs politiques, investisseurs, ingénieurs et acteurs technologiques pour dessiner un avenir énergétique africain plus intelligent, résilient et durable.
La Commission de l’Union africaine (UA) a proclamé en mai 2025 l’IA comme une priorité stratégique pour le continent. Cette reconnaissance officielle ouvre de nouvelles perspectives pour les entreprises technologiques, les universités et les opérateurs énergétiques. Elle marque également un tournant pour la transformation structurelle de l’économie africaine, en plaçant la numérisation au cœur des stratégies de développement.