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Addis-Abeba : L’Afrique veut transformer ses ambitions climatiques en projets concrets

Le deuxième Sommet africain sur le climat, tenu à Addis-Abeba, a souligné l’urgence de tripler les investissements verts sur le continent. Alors que 32 pays sont déjà en situation de surendettement et que l’Afrique ne capte qu’un quart des 190 milliards de dollars nécessaires chaque année pour financer sa transition énergétique d’ici 2030, les dirigeants appellent à une mobilisation internationale pour transformer les ambitions climatiques en projets concrets et durables.

Les dirigeants africains ont appelé à une mobilisation urgente pour accélérer la transition énergétique sur le continent, soulignant la nécessité de tripler les investissements verts. En effet, lors de l’ouverture du deuxième Sommet africain sur le climat (ACS2), qui s’est tenu lundi 8 septembre 2025 à Addis-Abeba, les dirigeants ont insisté sur le rôle central de l’Afrique dans la construction d’une économie mondiale plus propre et l’importance de la coopération régionale.

Selon les informations relayées par Climate Home News, le premier ministre éthiopien, M. Abiy Ahmed, a rappelé que « l’heure n’était plus à la simple discussion sur les limites financières et technologiques ». En revanche, il a proposé l’idée de la transformation de ses ambitions climatiques en projets concrets et financés, appuyés par des politiques solides et des partenariats efficaces.

D’autre part, selon la même source, le président Kényan William Ruto a souligné que « l’ambition climatique africaine devait s’appuyer sur l’investissement, la compétitivité et la souveraineté ». Toutefois, il a rappelé que malgré l’objectif, fixé en 2023 à Nairobi, d’atteindre 300 gigawatts d’énergie renouvelable d’ici 2030, le continent n’a représenté que 1 % du déploiement mondial de renouvelables l’année dernière. Il a mis en avant le caractère fragmenté des investissements et la faiblesse des chaînes de valeur régionales, qui freinent le développement des projets à grande échelle et la compétitivité des industries locales.

En outre, le rapport présenté par le président kényan, lors du sommet, fait état de difficultés majeures, notamment le surendettement de l’Afrique, avec 32 pays confrontés à une situation de détresse ou à haut risque de dette. De même, le document précise que le continent reçoit seulement 23 % des 190 milliards de dollars nécessaires chaque année jusqu’en 2030 pour financer la transition énergétique. Selon la même source, Mahamoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine, a insisté sur « la nécessité d’un financement climatique équitable, significatif et prévisible pour permettre aux pays africains de surmonter les vulnérabilités liées aux changements climatiques et à la dette ».

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Parallèlement, Meron Tesfamichael, directrice du programme énergie Afrique au World Resources Institute, a ajouté que « la réussite de cette transition passait par le renforcement du commerce régional et le partage des connaissances », citant l’exemple du Kenya et de son expertise en géothermie, qui selon elle pourrait inspirer d’autres pays désireux de développer des technologies propres.

Par ailleurs, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a dénoncé « l’injustice persistante dans le financement climatique », rappelant que quatre projets sur cinq de financement en énergie propre ont été alloués aux économies avancées et à la Chine, alors que l’Afrique, qui dispose de 60 % des meilleures ressources solaires et de 30 % des minerais critiques, ne reçoit que 2 % des investissements mondiaux. Selon lui, le potentiel du continent ne fait aucun doute, mais il est limité par le manque de financement équitable et de stabilité politique.  En outre, le secrétaire général a appelé les pays développés à honorer leurs engagements, à réformer les banques multilatérales et à mettre en place des mécanismes innovants de restructuration de la dette, tels que les swaps dette-climat et dette-nature, pour soutenir la construction d’économies durables et bas carbone en Afrique.

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